You are currently viewing Nico et son staffie Horus, de Montpellier à Santiago

Nico et son staffie Horus, de Montpellier à Santiago

S’il y en a un qui ne s’est pas posé de question avant de partir, c’est Nico. Début de l’été 2016, il jette quelques affaires dans un sac et embarque Horus, son staffie de 4 ans, pour 4 mois et plus de 2 000 km sur les chemins de Saint Jacques. Partis de chez eux, à Montpellier, ils rejoignent la voie d’Arles, font un détour par Lourdes, avant de traverser le col du Somport pour rattraper le Camino Frances. Ils arrivent à Santiago le 17 juillet 2016.


Comment tu as préparé ce voyage ?

C’est un peu particulier, on est partis sur un coup de tête, du jour au lendemain, sans argent, sans matériel de randonnée (des baskets aux pieds et quelques affaires dans un sac de supermarché). Je ne savais pas pour combien de temps on partait, ni jusqu’où on irait.

Horus était à jour de ses vaccins et portait un collier anti-parasitaire. Pour lui, j’avais emmené une couverture et une gamelle.

Vous dormiez où ?

Quand on était tous les deux acceptés en gîtes pèlerins, c’était l’idéal. Sinon, on dormait sous la tente en camping sauvage, ou à la belle étoile quand la météo le permettait. Mais globalement, on a été bien accueillis partout !

Sur le chemin, chaque nuit est une aventure ! Il y en a de très belles, en camp avec les potes, dehors dans des paysages magnifiques et avec les bruits de la nature. Et d’autres beaucoup plus difficiles, comme celle qui a suivi une très longue journée de marche : sur le parvis d’une église, dans le froid et le vent. A ce moment là, on n’avait pas encore notre tente. Le départ du lendemain matin a été très dur. En plus, j’ai appris par la suite que l’auberge était à 200 mètres de là, et qu’Horus et moi aurions été accueillis avec un repas chaud et un bon lit …!

 

Comment est-ce que tu gérais l’alimentation d’Horus ?

A la maison, il mange des croquettes.

Sur le chemin, je gérais au jour le jour, la plupart du temps c’était des croquettes ou des boîtes . Quand je n’avais que des boîtes à lui donner, je les mélangeais avec des pâtes. Ça m’est aussi arrivé plusieurs fois de partager mon propre repas avec lui. On a aussi eu un jour ou deux sans manger, mais on a alors rapidement trouvé le lendemain.

Je lui donnais à manger une fois par jour, le soir. Parfois je lui donnais aussi un fruit le matin, mais je ne sais pas si ça avait vraiment un intérêt.

Il a très bien supporté ces changements d’alimentation, il n’a pas vraiment perdu de poids. Il s’est même bien musclé !

Petites anecdotes : un jour, un pizza man m’offre une pizza. Voyant que je la partage avec Horus, il lui en a refait une pour lui seul, pleine de jambon. Merci à lui !
Et au monastère de Sarrance, je me suis arrêté quelques jours pour travailler. Horus, lui, a fait du gras parce que tout le monde lui donnait des saletés à grignoter !

Vous marchiez combien de km par jour ?

On marchait rarement au-delà de 25 km par jour, même si on a fait quelques étapes plus longues. Si je sentais qu’Horus était fatigué, on faisait une toute petite étape de moins de 10 km, ou une journée de pause, sans marcher. J’ai été le plus à l’écoute possible d’Horus, même si j’ai poussé un peu sur deux ou trois étapes. Quand il fallait faire des pauses, on prenait le temps.

On marchait en général le matin, jusqu’à midi ou 13 heures, ce qui laissait toujours un bon temps de repos l’après-midi.

Des journées particulièrement difficiles : un peu avant Toulouse, on suivait cette rigole interminable tout en virages en épingle à cheveux, on marchait avec l’impression de ne pas avancer. L’étape entre le col du Somport et Jaca aussi, était interminable, on était épuisés.
Les lignes droites de la mesesta, accompagnés de Tanaelle et Handy, sa petite caniche. Elle était blessée alors on poussait un caddie de supermarché qu’on avait aménagé pour elle !

Horus était libre ou attaché ?

Il était libre sur les chemins et attaché en ville ou dans les endroits risqués.
Il marche très bien au pied et je ne me suis pas vraiment posé la question du pourquoi. Par habitude, surement !

 

Comment se sont passées les rencontres ?

Dans l’ensemble très bien, les gens sont souvent intrigués par le chien ! En plus, Horus est de type pit bull, il attire les regards !

On a croisé quelques mécontents, notamment un Hospitalier (particulièrement pas hospitalier) en Espagne, mais c’était vraiment marginal. Pareil pour les pèlerins.

Globalement, la France est quand même plus accueillante que l’Espagne pour les chiens.

Vous avez rencontré d’autres chiens-pèlerins ?

Oui : Tanaelle et sa caniche Handy bien sûr, avec qui on a partagé les aventures les plus dingues ! Mais aussi Aurélie, qui était sur le chemin avec Enzo, son jeune border collie. On les a rencontrés à Léon,  revus ensuite à Samos, et on est arrivés à Santiago avec eux ! On a aussi rencontré un Espagnol qui marchait avec son petit bâtard typé rednose.

A Santiago …

On a passé la première nuit dans l’hôtel où se situe l’accueil francophone. Une femme rencontrée sur le parvis de la cathédrale nous a offert la chambre. La deuxième nuit, on a dormi dans un camion, et la troisième dans le parc Da Alameda, où se déroulait la fête foraine.

Comment s’est passé le retour ?

Après avoir atteint Saint-Jacques-de-Compostelle et pris quelques jours de repos, on est rentrés à pied, en stop, et en covoiturage.

Qu’est-ce que ce voyage t’a appris sur Horus, et sur toi-même ?

J’ai beaucoup appris, sur l’importance d’être à l’écoute de mon chien, sur sa capacité à m’aider dans les moments difficiles, à s’adapter.

Son caractère à l’épreuve de toutes les situations, son endurance….

Mon plus beau souvenir restera surement l’ascension des Pyrénées. Et l’arrivée à Santiago de nuit à 5 h du matin aussi. Et beaucoup d’autres !

 

Est-ce qu’Horus a eu des difficultés ? Et les COUSSINETS ?

Horus a eu quelques problèmes de frottements entre les coussinets, mais j’ai pu facilement le soigner avec de la bétadine et de la vaseline. Ça s’est vite résorbé. A part ça, aucun souci pour lui !

La chaleur aurait pu être une vraie difficulté dans la meseta, parce qu’il n’y a pas d’ombre sur les 180 km entre Burgos et Leon. Mais on l’a géré en décalant notre journée de marche, en partant très tôt le matin.

Un conseil à ceux qui préparent un voyage avec leur chien ?

Respecter le rythme de son chien !

Il parait que le chemin est addictif … Est-ce que tu penses y revenir ?

Oui, et avec Horus bien sûr !

 

Pour finir, si Horus pouvait parler, il dirait…

Tu vois… On l’a fait !!!